CALEXICO – Carried To Dust

Indie Folk Américaine / 2008. Il doit y avoir un truc qui ne tourne pas rond chez moi, mais je n’ai jamais adhéré à 100% à Calexico et ce « Carried to Dust » au lieu de me prouver combien j’avais tord, me rappelle à merveille tous les paradoxes que m’ont toujours inspirés le groupe. En fait il y a deux Calexico, celui qui écrit des perles folk et que j’adore, et celui qui aime un peu trop la world music et qui cherche à intégrer un maximum d’exotisme, et qui lui m’ennuie profondément.

Sur « Carried to Dust » on retrouve parfaitement cette alternance. Alors d’une part il y a ces pépites indie folk américaine, des titres d’une beauté absolue qui pourrait mener l’album à la note de 9/10, des titres où l’on sent toute la culture de Calexico, toute son âme, je pense à « Two Silver Trees », « The News About William », « Bend in The Road » et surtout à « Man Made Lake ». Et puis de l’autre, il y a cette volonté perpétuelle d’intégrer des éléments qui gâchent l’harmonie et la tranquillité. il y a le très laid « Inspiracion » et « El Gatillo » chantés en Espagnol par Jairo Zavala du groupe Depedro qui tranchent avec l’ambiance des premiers titres, mais aussi « Victor Jara’s hand » une infamie world qui ouvre l’opus. D’autres titres comme « Fractured Air » sont clairement en deçà, certains sont gâchés par des voix féminines (le très country « Slowness ») et je ne parle pas des interludes qui ne servent à rien.

Pas facile de cerner un groupe qui enchaîne compositions parfaites et sonorités d’un mauvais goût absolu. J’en reste donc sur mon jugement passé…

Note : 5/10

À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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