Coup de mou final à Calvi

Live report

Suite et fin de l’aventure Calvi On The Rocks 2011 avec le compte-rendu de la dernière soirée par Elvire de Libé Next!


Foals, mardi soir au festival Calvi on the Rocks. – ELVIRE VON BARDELEBEN


Il régnait une certaine mollesse pour la dernière soirée de Calvi on the Rocks. Le Théâtre de Verdure, qui s’anime en général vers 21 heures, était encore relativement vide une heure plus tard. La programmation s’était également réduite: seuls les concerts d’Apparat et Foals étaient prévus. Pour le reste, des DJ sets.

Quand Apparat arrive sur scène, il est presque 23 heures. Ceux qui connaissent déjà Sascha Ring en tant que DJ berlinois œuvrant sans relâche dans l’electro depuis une décennie ont dû être étonnés. Pour son quatrième album dont la sortie est prévue en septembre, Sascha a mis l’electro minimale entre parenthèses pour faire un disque pop, chanté, beaucoup moins club. Sur scène, c’est donc un nouvel Apparat, qui partage sa dream pop contemplative à la Sigur Rós avec un public peu enclin à la contemplation. Après quatre jours de disco rutilante (Hercules & Love Affair), d’electro catchy (Yuksek), de techno musclée (Laurent Garnier) ou de pop en vogue (Metronomy), le public a visiblement du mal à faire le grand écart et se plonger dans de la musique plus élégiaque, moins brute. Mais Sascha ne se décourage pas devant le peu d’enthousiasme que suscitent les morceaux à paraître sur The Devil’s Walk. Il joue pendant une heure, partage sa joie d’être pour la troisième fois à Calvi. A minuit, il s’efface pour laisser la place à Foals, la tête d’affiche de cette soirée.



La dernière fois qu’on avait vu Foals remonte à 2008. A ce concert, le chanteur Yannis Philippakis n’avait pas l’air très équilibré, occupé à escalader les balcons de l’Olympia tout en chantant. De fait, tout le groupe semblait plongé dans un état second qui laissait présager un abus de diverses substances. Depuis, le groupe d’Oxford a publiquement expliqué qu’il avait mal géré sa soudaine célébrité mais qu’il avait retrouvé le droit chemin. On était donc curieux de voir ce que les cinq garçons étaient devenus dans l’intervalle. En trois ans, Yannis et sa bande ont gagné en maturité, en beauté, en talent scénique. Au lieu des shows ébouriffés de la première heure, Foals a appris à canaliser son énergie pour mieux la laisser exploser, créer des moments d’attente, de suspens. Ce qui n’est pas une mince affaire pour un groupe de math rock. Le son, extrêmement fort et clair, participe à cette sensation de plaisir qui nous parcourt quand on s’agite sur Cassius ou Spanish Sahara. Même si le public semble apprécier le groupe, il ne se départit pas de sa mollesse, se contentant d’opiner de la tête sur des chansons qui auraient mérité un peu plus d’enthousiasme.

Mais Calvi est avant tout un festival electro, et si les festivaliers dansent volontiers sur la plage au son de Nicolas Jaar ou Busy P, on leur sent moins d’affinités avec la scène rock, le pogo et la sueur dans le tee-shirt.

Ce constat se vérifie avec l’arrivée de Carte Blanche, le duo franco-anglais signé chez Ed Banger. C’est une ambiance différente, avec des danseuses montées sur patins à roulettes qui décrivent des cercles sur scène pendant que DJ Medhi et Riton se défient sur de l’électro maximale sur laquelle le public semble nettement plus à l’aise.


A trois heures du matin, il faut quitter les lieux. Mais le festival se termine avec la promesse d’une fin de journée enchanteuse: sur la plage d’In Casa, de l’après midi à la nuit, se produiront des DJ des labels Kompakt et Kill The DJ: Michael Mayer, Superpitcher, Jennifer Cardini et Yvan Smagghe. Ce sera probablement la meilleure journée de plage de l’été qui vient tout juste de débuter.