Curry&Coco @La Maroquinerie

Live report

Lauréat 2010 du Fair, Curry&Coco jouait le 21 juin dernier sur la grande scène Ricard S.A Live Music Place Denfert-Rochereau.

Quelques mois plus tard, le 23 novembre plus précisément, on les retrouve en concert à la Maroquinerie, leur dernière date parisienne avant leur départ pour trois dates en Asie! Une occasion ultime d’envoyer Kim, du blog Konbini, rencontrer le groupe pour Ricard S.A Live Music.





Si on croisait la musique de Curry and Coco dans la rue, ça ressemblerait à peu de choses près à une vendeuse American Apparel : une coupe en bataille, retenue par un bandeau en éponge, du latex fluo, des lunettes oversized…

Un cocktail explosif et sur-vitaminé qui allie savamment musique disco des années soixante-dix et new- wave façon Joy Division pour un résultat … remuant. En cours d’aérobic, ça doit faire des étincelles.
Avec déjà plus de 300 concerts au compteur et un album produit par David Kosten (Bat for Lashes, Chew Lips), les Curry and Coco commencent à se faire un nom sur la scène électro.


Il est 20h15, j’arrive au restaurant de la Maroquinerie où j’ai rendez-vous avec les Curry and Coco pour une mini interview avant leur concert.
Je les rejoins en terrasse,  et les trouve emmitouflés dans leurs écharpes, l’air sérieux (l’air seulement). Pas de verre, pas de cigarette … jamais avant un concert. Il y a Sylvain, le blond, clavier et chanteur, et Thomas, le brun, batteur et choriste. C’est drôle, parce qu’ils ont plutôt une tête à s’appeler « les geeks électriques » ou « electro kids »…


Konbini / Alors « Curry and Coco » (le nom) c’est pourquoi ?


Thomas/ C’est qu’on est viêtnamiens, en fait.


K/ Vous n’avez pas l’air. Viêtnamiens ?


Thomas/ De souche. Après il y a différentes catégories de viêtnamiens, nous on est de souche.


K/ Et qu’est-ce qui vous manque le plus ici (du Vietnam) ?


Thomas/ Les soupes, principalement


K/ Avec des nouilles ?


Thomas/ Oui. J’ai l’impression que tu ne me crois pas, mais c’est vrai ! Pourquoi tu ne me crois pas ? J’’aime pas les gens qui ne me croient pas, quand je dis des conneries !


K/ Les 3 étapes décisives de votre parcours ?


Thomas/ (à Sylvain) Le premier jour où tu m’as remis le fric pour que j’accepte de jouer avec toi, alors que je couchais avec ta mère.
Sylvain/ Ca c’est fat à dire en interview…
Thomas/ En même temps c’est vrai !
Le deuxième moment, c’est la première fois qu’on a pris le ferry pour aller en Angleterre, Là c’était mortel parce qu’on s’est retrouvé juste avec notre équipe, qui sont un peu nos potes aussi. C’était la première fois qu’on quittait notre pays (la France – ndlr) avec le groupe. C’était assez touchant.
Et le troisième, ce sera quand on sera dans l’avion pour aller en Chine. On part la semaine prochaine. Ca va être dingue
Sylvain/ Mais en fait il y a trop de moments, pour que je puisse vraiment en choisir un symbolique. Il n’y a pas de moment plus fort que les autres. Tous les concerts sont différents, c’est que des étapes …
Thomas/ Il est blasé en fait. Non mais il a raison, chaque fois on vit des trucs différents et toujours nouveaux, parce qu’on est encore au début. C’est notre premier album, c’est que des premières fois ce qu’on vit. C’est impressionnant.


K/ Votre musique, en 3 mots :


Sylvain/ Pop – De – Danse


K/ Yasunori Mitsuda, ça vous évoque quoi ?


Sylvain/
Que dalle. C’est quoi ?


K/ Un compositeur de musique de jeux vidéos des années 90, vos parties instrumentales sont assez proches de son univers par moment.


Sylvain/
Oui en fait on fait semblant qu’on ne connait pas mais on lui pompe tout. T’es un peu geek, toi !


K/ Non. J’ai des guilty pleasures musicaux, c’est quoi les vôtres ?


Sylvain/
Oh la, c’est que ça ! Nous on est fans d’ACDC, de Cindy Lauper, de Blondie, de Joy Division, et on est super fans d’Eddy Mitchell. On adore vraiment.


K/ Votre morceau préféré d’Eddy Mitchell ?


Sylvain/
Toujours un coin qui me rappelle.


K/ Tu me la fredonnes ?


(Il siffle)
Thomas/
Ca t’a servi d’avoir un grand père siffleur !
Sylvain/
Quand j’étais en prison on m’appelait le pinçon.


K/ Question egotrip : votre album s’appelle « we are beauty », votre seul rival, c’est l’univers, les chevilles ça va comment ?


Sylvain/
Nous on est là pour prendre du plaisir avant tout, et donner du plaisir aux gens qui nous écoutent ou qui viennent nous voir en concert. Quand on appelle notre album we are beauty, on englobe le public avec nous.
Thomas/
Ce qu’on veut dire c’est que quand on se retrouve tous ensemble, nous deux et le public, il se passe quelque chose de fort. C’est pas tant l’egotrip mais surtout la fierté de faire ce qu’on fait, de fédérer des gens autour de nous…mais de toute façon, on est très très beaux pour des êtres humains.


K/ Sex is fashion ; de l’huile, des chaînes … vous avez des pratiques sexuelles particulières ?


Sylvain/
Ca dépend avec qui et ça dépend des jours.


K/ Vous allez monter sur scène dans 30 minutes, ça va ? Pas de séance de yoga avant, vous n’avez pas un rituel ?


Sylvain/
Une camomille, ça marche super.


K/ Plus de 200 concerts, vous êtes rôdés… vous êtes blasés ?


Non il y a toujours une appréhension, une espèce de truc indescriptible, qui fait du bien, une espèce de tension …


K/ Je ne vous ai jamais vus sur scène, comment je peux me préparer à ce qui m’attend ?


Sylvain/
Va falloir que t’enlèves ton pull, ton bonnet, ton écharpe…
Thomas/
Va falloir que tu t’échauffes les chevilles aussi, parce que tu vas devoir les utiliser bientôt…


K/ Ok, bon ben je vais danser alors…



30 minutes plus tard, je descends dans la salle de concert.
Ils arrivent sur scène et commencent sur les chapeaux de roues avec leur titre « TOP OF THE POP »
Quelques problèmes de justesse mais une présence incroyable. Les deux déconneurs emmitouflés se sont transformés en véritables bêtes de scène.
Sylvain au clavier et au micro est une vraie pile électrique. Voix de tête, déhanché frénétique, il se passe quelque chose de quasi-sexuel entre lui et son clavier. Il a beau sauter dans tous les sens, sa banane oxygénée reste souple et impeccable (je me demande ce qu’il utilise comme laque…).
Thomas, derrière ses grosses lunettes, boxe sa batterie avec un air de geek ultra-concentré et une énergie surnaturelle. Marcel noir et muscles saillants, Il transpire le rythme à grosse goutte.
Les Curry and Coco n’utilisent que des claviers et batteries d’époque (années soixante-dix.  Aucune séquence ni boucle : ils tiennent à leur authenticité. Sur scène, il n’y a qu’eux, et leur performance est d’autant plus appréciable.
La complicité entre le groupe et ses fans est palpable. Private jokes, groupies hurlantes …
Sylvain s’adresse au public « C’est quoi ta couleur préférée ? » qui répond d’une voix « ROSE !» et hop, le groupe enchaîne sur « SEX IS FASHION » … j’ai dû louper un truc. Les gens qui sont là sont tous des fidèles, des initiés, des fans de la première heure. Alors forcément, les codes m’échappent un peu, mais on se laisse vite entraîner par l’ambiance électrique de la salle.
Leur musique fait l’effet d’un tube de vitamines C, énergisante et excitante. Mais à consommer avec modération. Après une heure et une dizaine de morceaux, les deux compères s’arrêtent, lessivés, comme si quelqu’un les avait débranchés, ils saluent et remercient chaleureusement leur public avant de quitter la scène.
Ils m’avaient prévenue, « tu vas devoir t’échauffer les chevilles ». Malgré le côté musique d’adolescente en crise qui me déplaît un peu, je dois reconnaître que Curry and Coco, et ben ça met de bonne humeur.




Photos: Balthazar Lab


Et pour encore plus de live, la vidéo du concert de Curry&Coco Place Denfert-Rochereau le 21 juin dernier:



Ricard S.A Live Music Tour 2010 – Curry & Coco
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