2007, personne n’y croit mais 13 ans plus tard Cynic se reforme avec quasiment l’intégralité des membres originels. Une tournée a lieu, la sauce semble prendre puis il est question d’enregistrer un album, on discute, on stabilise un line-up autour des deux piliers du groupe, le chanteur et guitariste Paul Masvidal et le batteur Sean Reinert, puis 15 ans plus tard naît « Traced in Air » le successeur de « Focus » mais à ce stade personne n’y croit encore.
Et puis le personne se transforme en tout le monde, on écoute, on se tait, on retrouve cette alternance chant clair / chant gutural (enfin légèrement gutural) avec « The Space For This » et là on y croit tous. « Evolutionary Sleeper » qui serait le single si Cynic était du genre à sortir des singles, nous fait vite réaliser combien le groupe a pu se métamorphoser en 15 ans, on est vraiment très proche de The Mars Volta et à des années lumières du death. La voix est haut perchée, les riffs variés et techniques, et seule la batterie et quelques backing vocal rappellent le passé. Avec « Integral Birth », le groupe tape vraiment dans le haut de gamme du métal. Ce qui est vraiment intéressant pour un groupe qui a autant de bagage, c’est combien tout cela sonne jeune et frais, on jurerait avoir à faire à un groupe de kids qui en veulent, c’est plein de modernité sans pour autant jamais renié ses racines old school.
Utilisant le vocodeur encore à aussi bon escient que Kanye West (« The Unkwnown Guest »), le groupe démontre un talent mélodique hors pair et pas téléphoné (« King of those who know »).
15 ans, 2 albums, 16 titres et une discographie qui a pourtant vraiment de la gueule, Cynic reste un groupe complètement à part.
Note : 8/10