Déces de Bashung

Toujours un peu difficile d’écrire sur le décès d’un artiste dont les disques et certaines chansons en particulier avaient pris une telle résonance de notre vie. Alain Bashung est décédé dimanche des suites de son cancer des poumons. On avait beau le savoir, ne pas se faire trop d’illusion suite à son apparition aux victoires de la musique, la nouvelle n’en est pas moins tragique. Difficile d’écrire sur le décès d’un artiste comme Bashung car tout le monde en a déjà parlé, tout le monde est allé de son beau mot et de ses formules toutes faîtes. On a vu Benabar et Gad Elmaleh dire qu’ils étaient très tristes, on a regardé le clip de « La nuit je mens » être coupé par une pub pour Leroy Merlin, on a lu sur tous les blogs les hommages sincères de mes amis bloggers. Bref dans ce genre de situation tout le monde a l’air ému, les fans aussi bien que ceux qui ne connaissaient rien à l’œuvre du sieur, ceux qui écoutaient en boucle « Bleu Pétrole » comme ceux qui croyaient que Bashung n’était que l’auteur de quelques singles variet dans les années 80. Alors que dire au milieu de tout ça. Ma première réaction a été de ne pas vouloir faire d’article dessus, de faire comme si de rien n’était puisque tout le monde avait déjà l’air d’avoir tellement de choses à dire sur lui. A part les classiques débiles et/ou pathos, les « je te salue l’artiste », les « tu es parti trop tôt », les « mais ta musique continuera de nous accompagner », que peut-on dire dans ce genre de cas? Outre la disparition d’un grand homme, c’est avant tout la disparition d’un être humain qui m’attriste. Plus que l’absence de sa musique, c’est l’image de la mort qui nous touche. Enfin ce que je voulais dire c’est qu’Alain Bashung était beaucoup plus qu’un « grand artiste français », ses disques, de par leur ambiance, leur mélancolie et la richesse de leur instrumentation, avaient une classe internationale. « L’imprudence » comme « Bleu Pétrole » auront définitivement apporté leur pierre à l’édifice.
À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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