J’IRAI FILMER CHEZ VOUS : OKAY MONDAY (JOUR 4)

Nos concerts

Petit résumé des épisodes précédents si vous avez passé le week-end à la Baule ou préférez vous faire kidnapper pendant 48H plutôt que de suivre nos aventures : depuis vendredi dernier notre folle équipe composée d’Adrien Marchand, de Rod Maurice et de moi-même sillonnons la France pour mettre en boite une session avec chacun des groupes finalistes du Prix Ricard S.A. Live Music 2014. Après Birdy Hunt au coin du feu, Olympia Fields dans un fort de Saint Malo et Kiz dans une chambre reconvertie en Toys’R’Us, c’est au tour d’Okay Monday de passer à la casserole.

Et coïncidence, aujourd’hui c’est lundi. Quelques minutes auparavant, nous avons quitté le groupe Kiz après l’enregistrement de leur session, alors que l’un des membres du groupe tentait adroitement de soudoyer Adrien, membre du jury, avec du foin bio pour ses lapins Mizu et Blue [1]. Quelques minutes plus tard, nous voilà au volant de notre Batmobile gavée jusqu’au plafond de films Polaroid et de matériel, embarqué vers la Tour Eiffel pour un rendez-vous avec les lillois d’Okay Monday. Hasard du calendrier donc, c’est un lundi. Vous voyez le rapport, hein ? On rigole bêtement. Voyez, il nous en faut pas beaucoup pour plier les yeux.

Soudain, c’est l’averse au dessus de nos têtes. Pas le déluge ni la fin du monde, mais suffisamment de flotte sur le pare-brise pour se poser la vraie question : où allons-nous pouvoir tourner la session ? Et qu’a prévu le groupe en plan de secours pour éviter qu’on finisse trempés comme des catcheurs ? Suspense… et encore une fois, c’est l’imprévu qui va nous sauver la mise.

On s’est quitté dans le dernier paragraphe avec une averse sur Paris – vous suivez ? – et nous voilà maintenant en approche sur la Tour Eiffel qui, miracle de la météo changeante, est sublimée par formidable un arc-en-ciel tel qu’on n’en voit jamais sur les cartes postales. « Le lundi au soleil, c’est vraiment quelque chose qu’on n’aura jamais » dis-je à mes collègues, « en revanche pour Okay Monday c’est bien parti ». On rigole bêtement, encore. Alors que le fantôme de Claude François hante désormais nos cerveaux, nous arrivons finalement au point de rendez-vous où, surprise, on apprend que les Okay Monday ont prévu le coup : la session va se tourner dans la voiture du groupe, et tant qu’à faire, histoire de corser l’exercice, en roulant. Résumons : imaginez un paquet de nerf survolté (Rod Maurice) coincé sur la place du mort pour filmer quatre jeunes excités dans une voiture zigzaguant dans le quartier le plus touristique de Paris, et qui plus est aux heures de pointe. Messieurs dames, ça s’appelle un challenge où je ne m’y connais pas…

Le temps de préparer les réglages, de caler les micros et de réviser le morceau que le petit bolide s’élance en direction du monument. Dix mètres derrière, notre voiture balai suit de loin la session avec à l’arrière le manager d’Okay Monday, Sylvain Przybylski (membre de feu Curry & Coco). Transformée en scène de concert improvisée avec des Airbags à la place des barrières de sécurité, la voiture du groupe saute sous l’effet des coups de guitare. Même sans le son, c’est assez ubuesque à regarder. Sur le trottoir, alors que nos deux voitures sont pris dans un premier bouchon pile poil sous la Tour Eiffel, des militaires font les cent pas sans remarquer le barouf qui se trame à l’intérieur du véhicule. Plus loin c’est un camion de police qui nous ignore, puis un deuxième. Les voitures s’arrêtent, le bouchon s’éternise et la session est subitement au point mort. Coups de klaxons dans tous les sens, plusieurs dizaines de taxis au mètre carré qui semblent tous hyper remontés.… attendez les mecs, on serait pas coincé dans la manifestation des taxis contre la concurrence « déloyale » des voitures de tourisme avec chauffeurs ? Bah si. On aurait voulu faire exprès qu’on n’aurait pas pu. Adrien s’interroge : « j’espère que tous ces coups de klaxons vont pas polluer la session… ». A peine le temps de se poser la question que notre filature d’opérette prend fin, on a perdu la voiture des Okay Monday au feu rouge et la session va finalement se faire, okay, mais sans nous. La queue entre les jambes, on revient tranquillement au parking pour attendre le retour des lillois au bercail.
Qui finalement débarquent dix minutes plus tard avec un Rod tout excité : « WOAH ça a été hyper galère avec les bouchons mais ça l’a fait. A la fin de la session j’ai même un rayon de soleil qui coupe l’intérieur de la bagnole ça va TUER ! ». Le groupe semble aussi satisfait et sa power pop à la Weezer n’a pas subi trop de secousses lors de cette session 4 roues. C’est un grand n’importe quoi, on apprend que le chauffeur du véhicule assurait les chœurs en conduisant. Et quand on demande au groupe quelle est l’info la plus méconnue sur Okay Monday, le chanteur à la voie aigue – formidable au passage – a la réponse adéquate: « les médias sont encore un peu frileux sur le sex appeal intrinsèque de chaque membre du groupe, et c’est bien dommage ! ». Ces quatre garçons ne se prennent vraiment pas au sérieux, et ça fait du bien. Alors que le groupe nous charge d’une mission – demander à leurs copines des Toybloïd avec lequel des membres d’Okay Monday elles aimeraient passer la nuit – une dernière question me vient : pourquoi le groupe s’appelle-t-il Okay Monday ? La réponse du chanteur est à la hauteur de cette folle journée : « Après le dimanche long et pénible où tu passes 8H à table, le lundi c’est le jour où tu reprends ta liberté, où tu pars à l’aventure ». Rien à rajouter. C’est okay, lundi.

 

TROIS QUESTIONS EXPRESS À OKAY MONDAY

Qu’espérez-vous du prix Ricard S.A Live Music ?

Okay Monday : Pour un groupe à notre niveau de développement, surtout faire des concerts et tout ce qui va avec, et surtout : le ticket d’or pour le show business ! Et gagner le Prix RLM tomberait plutôt bien, puisqu’on a un EP qui sortira au printemps. Ce serait une bonne coïncidence.

Hormis vous (évidemment), quel groupe mérite le plus de gagner cette année ?

Okay Monday : Dans les 15 finalistes, on connaît déjà certains groupes comme les Birdy Hunt  ou Toybloïd, qui nous ont d’ailleurs ramené pas mal de fans en nous namedroppant sur Twitter ! Mais comme on n’a pas eu le temps d’écouter tous les groupes, on préfère ne pas se prononcer sur le vainqueur.

Votre argument choc pour séduire le jury ?

Okay Monday : Euh….
Le manager (il leur coupe la parole) : En tant que manager je dirais les 3000 titres qui sont pas encore sortis mais qui sont déjà écrits.
Okay Monday : Oui ! Et avoir la possibilité de les jouer devant plein de monde.


[1] Les lapins sont un running gag depuis le début de la tournée, surtout depuis que Rod et moi avons appris qu’Adrien possédait deux petits herbivores qu’il chérissait comme des enfants (extrait : « les lapins ils vivent toute la vie dans ton cœur ») On aimerait bien en finir avec cette blague, sauf que chaque jour amène son lot de rebondissements, la suite au prochain épisode avec Toybloïd.

À propos de l'auteur :
Bester

Fondateur et rédacteur en chef du site et magazine Gonzaï, Thomas (aka Bester) dirige également Jack, la plateforme musicale de Canal Plus. Il est l’un des membres historiques du jury du Prix Société Pernod Ricard France Live Music et écrit régulièrement sur le site pour dispenser des bons (et quelquefois mauvais) conseils aux groupes qui voudraient faire carrière.

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