J’IRAI FILMER CHEZ VOUS : TOYBLOÏD (JOUR 5)

Nos concerts

Pour notre cinquième jour de périple loin des open space à la recherche de l’élu du Prix Ricard S.A. Live Music 2014, destination le centre de Paris pour une session avec le trio de Toybloïd dans un bar hawaïen. Ça fait un boucan de tous les diables, ça ne sent pas vraiment le bambou ni la chemise à fleurs et ça n’est pas vraiment une session acoustique. En fait c’est même tout l’inverse.

A quelques pas de République dans le 11ième arrondissement, cette formidable contrée où les autochtones roulent en Smart en utilisant Google Maps sur leurs iPhones – mince on avait dit pas de placement produit – le groupe parisien de Toybloïd est déjà affairé à s’installer au Tiki Lounge lorsque nous arrivons. Du matériel, il y en a. Des amplis, un kit complet de batterie, des micros, des valises ; pour peu on croirait à la descente dans un grand hôtel d’un émir saoudien. « On vous prévient, ce sera pas vraiment acoustique… » avertit le groupe comme pour s’excuser, « ça va être bien crado ». Mais vous excusez pas ! On veut du larsen, de l’électricité, des acouphènes pendant une semaine, on est comme ça. « Vous inquiétez pas les gars, je risque de sauter partout ! » répond Rod, enthousiaste. Première session quasi grunge avec un groupe qui ne manie pas la guitare comme un éventail espagnol ; nous décidons de nous installer aux premières loges comme dans une battle sur Guitar Hero.

Pendant que Lou (la chanteuse), Madeleine (la bassiste) et Pierre (le batteur) préparent leur matériel dans la pénombre du sous-sol tahitien, il est l’heure d’un premier bilan de santé du côté de l’équipe RLM après 4 jours sur la route. Adrien a mal au ventre sans trop savoir ce qu’il a mal digéré la veille, Rod a envie de vomir à cause d’une double ration de Nuggets engloutie sur les Champs Elysées (où il a tout de même croisé Kim Chapiron et Oxmo Puccino, qui, instant pub, se produira à l’Opéra de Lyon du 15 au 28 mars); quant à moi je n’arrive plus à aligner deux mots sans m’emmêler les pinceaux et peine à descendre les escaliers (une chute mortelle nous aurait au moins donné l’occasion d’un dénouement twittable, mais tout n’est pas encore perdu). Bref, nous voilà frais.

Pendant ce temps, période post-Noël oblige, le batteur offre un joli Rubik’s Cube en argent à son manager de passage et c’est dans une ambiance bon enfant, entre problèmes gastriques et casse-tête chinois, que la session débute au du Tiki Lounge reconverti pendant 1H30 en CBGB intimiste.

Bien que la session ait débuté à l’heure, la technique n’est hélas pas au rendez-vous. Apparemment c’est un problème de clé sur la batterie, le genre de truc qui ne se règle qu’avec un garage ou un studio à proximité, voire avec un grand coup de pied dans la caisse claire. 45 minutes se passent, à la recherche du bon son. Les prises s’enchainent jusqu’à trouver la bonne formule. Pour détendre l’atmosphère, Rod taquine gentiment le groupe : « Bon je veux pas vous foutre la pression mais pour le morceau ‘’Alone’’ d’Olympia Fields en deux prises c’était bon ! ». Et au fait, il s’appelle comment le morceau joué par Toybloïd ? Not alone répond la fondatrice du groupe, Madeleine. Réponse du berger à la bergère !

A force d’obstination, encore quelques prises et le titre sera finalement dans la boite. Alors que les piles de l’appareil commencent à s’user, le manageur de Toybloïd tente une blague : « Tu vas voir que ça va être la bonne et que Rod aura plus de batterie dans sa caméra ! ». C’est le cas de le dire, vu les soucis techniques du batteur – j’en vois deux qui suivent au fond, merci pour votre solidarité. La blague tombe à plat, mais au moins Not Alone est enfin capté. Bilan des courses, une heure de sueur, un titre électrique au possible et un batteur qui a perdu une partie de son matériel dans la bataille : pédale, baguettes et drap de batterie sont bons pour finir au cimetière des instruments. Le rock est parfois un sport de combat…

Il est 19H30, l’heure de laisser entrer les clients au Tiki Lounge reprendre leurs habitudes. Demain deux autres groupes finalistes sont inscrits au programme de tournage : Colt Silvers et la Classe. Si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous dans quelques heures en tapant sur la touche 1. Et si vous n’avez plus de doigts, ne reste plus qu’à donner un gros coup de boule sur le combiné.

(PLUS OU MOINS) TROIS QUESTIONS EXPRESS À TOYBLOÏD

Qu’espérez-vous du prix Ricard S.A Live Music ?

Toybloïd : Des concerts, de la scène et une tournée, parce que c’est ce qu’on adore faire.

Les Okay Monday nous ont demandé de vous poser cette chaude question : avec lequel des membres de leur groupe aimeriez-vous passer la nuit ?

Lou : Ah ah, en fait on a déjà plus ou moins passé une nuit avec l’un des membres (on n’en saura pas plus, NDR), on les adore tous donc pour la nuit on les prend tous d’un coup !

OKay et donc, sans transition, hormis vous (évidemment), quel groupe mérite le plus de gagner cette année ?

Toybloïd : On ne connaît pas tous les groupes finalistes, mais on connaît les Birdy Hunt, les Colt Silvers et La Classe, car le batteur faisait partie des Naasts. Mais s’il en faut miser sur un groupe, on vote forcément pour Okay Monday ! Et en plus, ils ne font pas du tout la même musique que nous, donc…

Votre argument choc pour séduire le jury ?

Toybloïd : Le fait qu’on ait choisi l’électrique pour la session, alors que la majorité des groupes joueront leurs morceaux en acoustique. Du coup, c’est sûr que cela nous nous démarquera des autres, pas forcément en positif, mais en tout cas on ne sait pas faire autre chose.

À propos de l'auteur :
Bester

Fondateur et rédacteur en chef du site et magazine Gonzaï, Thomas (aka Bester) dirige également Jack, la plateforme musicale de Canal Plus. Il est l’un des membres historiques du jury du Prix Société Pernod Ricard France Live Music et écrit régulièrement sur le site pour dispenser des bons (et quelquefois mauvais) conseils aux groupes qui voudraient faire carrière.

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