LIVE REPORT PHOTO : “SOIRS D’ETÉ” 2014, JOUR 2 par Rod

Live report

Comme l’an dernier, nous avons demandé à notre collaborateur/photographe Rod de couvrir et de vous raconter (à sa manière ! ) le festival Soirs d’Eté dont nous sommes à nouveau partenaire cette année. Récit de la deuxième soirée de concerts :

Retrouvez les photos du deuxième jour sur la page Facebook Ricard S.A Live Music !

(chapi chapo) En juillet, couvre ton festival sous la saucée. Par miracle quasi divin, les nuages menaçants s’étaient estompés le premier jour avant les concerts. Cette fois-ci on y a eu droit. Bien sûr on est loin du niveau d’une mousson, mais l’air humide a un peu calmé les ardeurs du public, un peu moins nombreux cette-fois ci. A nuancer toutefois : au moment de l’entrée en scène des Wampas, la place de la République ne connait plus un seul mètre carré de disponible.

C’est donc sous les gouttelettes que débute cette 2ème journée, avec, en guise d’apéro, les gagnants du Prix Ricard S.A. Live Music, TWO BUNNIES IN LOVE. On les a vus grandir depuis janvier, et les 20 minutes allouées pour chauffer le public furent largement suffisantes et ont convaincu les courageux / fous / adeptes de la pluie présents. Une vidéo que j’ai réalisée en studio devrait te permettre d’accrocher (achète). Tu vas voir c’est cool (achète). A surveiller la sortie de leur EP en septembre (achète) :

GUSH. De mémoire, leur parcours et le mien sont liés : ils font partie des premiers groupes que j’ai photographiés quand je suis arrivé à Paris, et depuis on se croise, ci et là, en concert, en festival, dans la rue … et le moins que l’on puisse dire, c’est que 2014 est pour le combo l’année du changement : leur rock taillé pour pécho la donzelle amatrice de jolies gueules / voix a laissé place à une électro pop minimaliste (sans aller jusqu’à la sauce versaillaise, heureusement). Mais surtout, le départ de Vincent, le batteur. Qui aurait pu tout casser. Parce que Gush c’est une histoire de famille – au sens propre – et que c’était difficile d’imaginer la survie d’un tel groupe si l’un de ses piliers finissait par lâcher l’affaire. Et bien que nenni. Le remplaçant assure totalement. Et si j’avais moyennement accroché sur les nouveaux titres en CD, en live, c’est une autre histoire : c’est simple Gush, en jupitérien, signifie « tube sur tube et à la fin du concert tu tombes trop love de nous ». Bah c’est un peu ce qui s’est passé. Un parfait hors d’oeuvre avant la furie Triggerfinger.

Le trio belge débarque en même temps que la colère céleste. Il pleut un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Triggerfinger, c’est la sexualité à l’état pur. I mean, tu vas dans les coulisses VIP, tu es avec ta nana, tu n’as juste aucune chance, même si tu es marié, que t’as des gosses et 3 poissons rouges. TRIGGERFINGER, c’est une aura shamanique impossible à s’en dépêtrer. Des accords simples, mais un son dantesque, une précision d’orfèvre. Triggerfinger, c’est 3 mecs ultra charismatiques poseurs nés. Taillés pour la scène, les compères retournent la place de la République en peu de temps : la moiteur infligée par la pluie laisse place à celle de la sueur dégagée lors de fougueux ébats. Les filles hurlent, slamment, sont hors d’elles. Les mecs sont possédés. Il y aurait eu 10 degrés de plus, on aurait même pu parier sur du boobs. Putain de temps de merde. Triggerfinger, c’est à voir et à écouter dès que tu peux. Ça vaut le détour.

Clou de la soirée, les WAMPAS. Tout commence par une intervention militante et sans pincettes des intermittents. Didier, le leader fou, accompagne le mouvement. Par sa présence. Par son poing levé, tel un révolutionnaire des temps oubliés, de ces époques où bouger son cul signifiait quelque chose. Et on peut finalement dire que ces 5 minutes de revendications furent à peu près les seules où ce n’est pas parti en cacahuète. Si tu es né dans une grotte, que tu y as vécu des années en léchant du lichen comme a pu le faire Jean-Baptiste Grenouille, alors je ne t’en veux pas, tu es en droit de ne pas connaître les Wampas. Pour les autres, on est OK, c’était un putain de show de gogol level 300, hein ?! Avec sa voix haut perchée, éraillée, braillée au max, Didier n’a qu’une idée en tête : foutre le feu à République. OK, les fans ont assuré, puisqu’il a fallu … 1 seconde pour que la place soit chaud-bouillante (record de slams à la minute pulvérisé). Mais quand même quoi, c’était du grand nawak. Tu sais, ce genre de concerts où tu te sens tellement dépassé par l’ampleur que ça prend que tu finis par en rigoler. Ah non pas pour te moquer hein, mais plutôt genre ton p’tit orgasme intérieur, en te disant « putain le mec c’est un gros taré, c’est génial ». Parce qu’un concert finalement, c’est un peu comme un match de foot. Enfin je présume, vu que je n’aime pas le foot. De toute manière, un mec capable d’arrêter la pluie au moment de grimper sur scène est forcément un mec extraordinaire. Bref, j’ai beau ne pas aimer les Wampas (ahah tu ne t’y attendais pas à celle là, hein !), je ne peux que m’incliner devant la folie de ce mec. A l’instar d’un Didier Super, une fois que tu rencontres ce genre de personnages, il y a un p’tit peu un avant et un après.

Une chose est certaine : tu peux dire tout ce que tu veux d’un parisien (et il y en a tellemennnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnt à dire (haha)), ce n’est pas 3 gouttes de pluie qui l’empêchera d’aller voir un concert en plein air. Ce qui est une très bonne mentalité, puisqu’il est prévu qu’au moins la moitié du festival se déroule sous des cieux peu cléments. Vive Paris, vive la France, à demain, si vous le voulez bien !

À propos de l'auteur :
Rod

Fondateur du site du Hiboo reconnu pour la qualité de ses sessions acoustiques filmées, Rod est non seulement l'un des photographes / vidéastes de référence dans l'hexagone, mais aussi le Martin Scorsese des sessions Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2010.

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