Live report : Pitchfork Music Festival Paris – Jour 2 par Sarah Bastin

Live report

Nous quittons la zone atmosphérique dans laquelle Mogwai, Notwist et James Blake nous ont laissé jeudi soir pour retourner sur terre avec des artistes qui ont adoré se déguiser et s’allonger sur scène. Halloween avec quelques uns des meilleurs groupes de 2014, c’était bien hier soir à la Grande Halle de la Villette pour le deuxième jour du Pitchfork Music Festival Paris.

Ricard Live Music Pitchfork foule

Photo : Public par Sarah Bastin

Après avoir repéré le bowling en arrivant, PERFECT PUSSY me fait un bon rappel à l’ordre dans la violence. Il est 18h30 et Meredith Graves veut faire exploser les enceintes de la scène verte. Dommage, car ces dernières crachent beaucoup de bruit, ne rendant que peu justice au groupe de punk américain, ni à aucun artiste hier soir. D.D. DUMBO enchaîne rapidement de l’autre côté. Le songwriter australien nous emmène facilement dans sa bulle blues, pop, folk composée avec des loops de sa voix et de sa guitare 12 cordes. Chouette découverte et prestation solide d’un mec qui jouait solo pour la première fois en France.

La suite des évènements est une succession des groupes qui ont fait l’année 2014. SON LUX est de retour avec sa pop hybride qui avait fait suer les murs du Café de la Danse. Le producteur américain, qui s’exprime en trio sur scène, nous mène à la baguette du début à la fin avec des pointes de metal dans sa pop, et d’orchestre dans son electro. L’album « Lanterns » fêtait hier ses 1 an avec un Paris fou d’amour.

Ricard Live Music Pitchfork Son Lux

Photo : Son Lux par Sarah Bastin

FUTURE ISLANDS

Devant une Grande Halle blindée, un vampire chasse un sorcier sur la scène rouge. C’est FUTURE ISLANDS qui débarque avec la ferme intention de fêter Halloween. En 2014, le groupe américain a explosé grâce à une signature chez 4AD, un passage chez Letterman et ce quatrième album « Singles » dont le titre résume le mieux le contenu. Comment rester indifférent à cet OVNI ? Certains ne pourraient pas écouter Samuel T. Herring plus de 5 minutes, encore moins le regarder dancer ou tripper entre deux chansons. D’autres, au contraire, crient au génie. Pour moi, la scène est venue corriger la production froide et électronique de l’album qui se résumait à des synthés et une voix. « Seasons (Waiting on You) » est un sacré tube pour faire danser les milliers vers Mo puis Chvrches.

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Photo : Future Islands par Sarah Bastin

ST. VINCENT

23h05 est la bonne heure pour mon moment « fangirl » avec l’arrivée de St.Vincent. Avec son troisième passage à Paris pour cette tournée, je sais le show milimétré. Elle s’avancera sur le devant de scène à la fin de la première chanson, « Rattlesnake », pour se positionner au milieu de deux spots lumières et gratter sa guitare à tout va juste au-dessus des têtes des photographes. Sur scène, St.Vincent joue des clichés rock et tant pis pour ceux qui n’aiment pas la mise en scène. Depuis son expérience avec David Byrne, Annie Clark a chorégraphié la grande partie de sa performance de « Marrow » et « Actor out of work » avec ses musiciens, à « Cheerleader » tout en haut de son podium rose. La désinvolture porte toute la fin du concert avec l’enchaînement de la précieuse et rare « Krokodil » puis « Your Lips are Red » pour une version de dix minutes et un bain de foule. Sa plus belle prestation de l’année dans la capitale.

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Photo : St.Vincent par Sarah Bastin

BELLE & SEBASTIAN

Les émotions restent au plus haut avec le retour de BELLE & SEBASTIAN. Vingt ans de carrière et des apparitions trop rares font de ce concert un évènement à chérir. Autour du charismatique Stuart Murdoch, le groupe composé de six personnes s’entoure d’une section de cordes pour donner une messe à la Grande Halle de la Villette. Si ce n’est l’absence de quelques chansons vraiment fortes, les écossais sont portés par ces retrouvailles. Le principal est de savoir que « Get Me Away From Here, I’m Dying » a été joué juste pour moi !

Ricard Live Music Pitchfork Belle & Sebastien

 Photo : Belle & Sebastian par Sarah Bastin