Nouvelle tête dans le jury : Guillaume Mangier, de la pépinière Krakatoa

A la tête de l’une des pépinières les plus réputées de France (le Krakatoa de Bordeaux) Guillaume Mangier n’est pas un lapin de six semaines lorsqu’il s’agit de parler du développement artistique des jeunes groupes. La preuve en cinq réponses avec ce nouveau membre du jury qui, on va vite le comprendre, n’a pas la langue dans sa poche.

Coucou Guillaume, qu’est-ce qui t’a donné envie de faire partie du jury du Prix Ricard S.A. Live Music 2016 ?

Généralement les dispositifs de repérage sont plutôt fumeux, et je trouve que le Prix Ricard S.A. Live Music ne l’est pas. Et parce que mon boulot c’est de bosser avec des groupes émergents, j’ai envie de m’investir dans des projets pertinents pour eux.

Quelle est la différence entre le Prix Ricard S.A. Live Music et les autres dispositifs dits « fumeux » ?

Par fumeux, j’entends la disproportion qu’il peut y avoir entre l’opération de com’ d’une marque et le réel intérêt pour un groupe. Les concours et tremplins de machin ou machin cachent souvent un simple outil marketing.

Du coup tu attends quoi des participants au Prix ?

Je suis attentif à deux choses : que le groupe soit capable de parler de sa démarche artistique, par les mots ou les visuels. Et qu’il soit capable de prendre en main son propre développement. Y’a rien de pire qu’un groupe qui sort « mon objectif c’est d’avoir un tourneur et un manager ». Pour moi ce sont des moyens et non des objectifs, et placer trop d’espoirs chez les pros, c’est aussi la garantie de bien se faire enf****. Attention : j’ai tout autant de respect pour Year of No Light qui se développe par lui-même en gardant toujours la maitrise de l’artistique que pour un groupe plus traditionnel et donc plus encadré. En revanche j’ai beaucoup de mal avec la pensée unique consistant à claironner que pour réussir il faut des pros autour de soi. Le coté « recette » est détestable, parce que si elle existait, cette recette, notre métier serait totalement inutile ; on n’aurait qu’à distribuer des fiches pratiques aux groupes.

Bon personne ne t’a prévenu mais tu vas découvrir que faire partie du jury du Prix Ricard S.A. Live Music c’est un peu comme être sur Koh Lanta. Spontanément, avec quels autres membres espères-tu pouvoir pactiser secrètement ?

Avec aucun, ah ah ! Peut-être est-ce parce que je suis « en région » et que j’aime bien la posture de provincial, mais je me méfie toujours des consensus collectifs sur un groupe parisien qui va cartonner trois semaines et demi et basta. J’essaie tant que possible d’éviter ce piège.

Et au fait, t’as menti pendant cette interview ?

J’ai évidemment menti par omission.