Oasis ou la fin de l’attitude "Rock’n’Roll"

En ce premier jour de rentrée, difficile de parler d’autre chose que de l’événement qui a autant énerver que fait sourire, à savoir la non-prestation, ce week-end, des frères Gallagher à Rock En Seine. Que ce soit via l’AFP et Twitter, l’annonce a fait le tour des médias en un temps record.

L’histoire est connue : une tournée qui se passe mal avec des accrochages fréquents entre Liam et Noel, une embrouille qui aurait été la goutte d’eau qui fait déborder le vase, les mots qui montent, les mains qui s’en mêlent, une guitare qui se casse, un concert annulé dix minutes avant l’entrée en scène, l’annulation complète de la tournée annoncée quelques heures plus tard et enfin la dissolution complète du groupe officialisée comme il se doit.

Au-delà de la mal-chance en terme de programmation qui continue, suite aux deux annulations d’Amy Winehouse, de s’abattre sur Rock En Seine, la nouvelle laisse mi-figue mi-raisin. D’un côté, l’événement s’inscrit tellement dans les clichés du rock qu’il a de quoi faire sourire. Les frères Gallagher sont devenus une running joke à eux tout seul, et la qualité de leur dernier opus n’incite pas à regretter amèrement cette nouvelle séparation. D’un autre côté, ce non-respect du public et cette attitude de superstar finissent par sérieusement énerver. Le pire est qu’avec une bonne stratégie marketing, Oasis finira sûrement par tourner cette nouvelle farce en force et reviendra prochainement avec une reformation toute fraîche et des beaux discours plein les interviews. J’espère qu’à ce moment les fans, dont je ne fais pas partie, ne retomberont pas dans le panneau.

A l’heure de la mondialisation musicale, être « Rock’n’Roll » n’est clairement plus une preuve d’audace et encore moins une plus-value donnant de l’aura à un groupe. L’attitude « Rock’n’Roll » est définitivement obsolète, dépassée, réservée à un temps où le public était dépendant des grosses machines. Que l’exemple d’Oasis serve de leçon sur ce qu’il ne faut pas devenir !

À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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