OKKERVIL RIVER – The Stand Ins

Indie Folk Américaine / 2008. Avant même la sortie de “The Stand Ins”, j’avais déjà préparé ma petite chronique dans ma tête sur ce nouveau disque. En gros on aurait pu y lire ceci :  » Okkervil River est aujourd’hui double, Will Sheff d’un coté qui continue sous le nom d’Okkervil River et Jonathan Meiburg qui porte à bout de bras le side project – devenu project tout court – Shearwater. D’une même sphère, Okkervil River incarne la face joyeuse et présentable, tandis que Shearwater incarne la face sombre et désenchantée ; et j’ai toujours préféré le sombre au joyeux…  » Bref cette chronique de  » The Stand Ins  » devait surtout me permettre de revanter les mérites du  » Rook  » de Shearwater. Puis j’ai écouté  » The Stand Ins  » et j’ai réalisé que les deux faces se valaient, que les choses n’étaient pas si manichéennes.

Dès les premières secondes de  » Lost Coastlines « , on sent combien Okkervil River à l’envie de s’imposer comme un grand groupe au même titre qu’Arcade Fire. Avec  » Singer Songwriter « , rock’n’roll classique et émouvant, on se dit que la relève à Bob Dylan est là, que c’est inutile de continuer à la chercher ailleurs.  » Starry Stairs  » fait dans la grande folk classieuse, et même si le « if you don’t love me, i’m sorry » est suivi de guitares un peu dégoulinantes, ça rappelle quand même le meilleur de Belle & Sebastian. Sur  » Blue Tulip  » Will Sheff met en avant ses capacités vocales. A ce sujet, le larron a gravement progressé, rappelant parfois même Morrissey. Et puis plus tard, sur  » Pop Lie  » le titre le plus nerveux, on se croirait presque chez Pearl Jam.

11 titres dont 3 interludes, certains trouveront cela un peu court, mais au moins il n’y a aucun déchet. Quant à ce somptueux « Bruce Wayne Campbell Interviewed on the Roof of the Chelsea Hotel, 1979” qui clôture l’album, il joue à fond la carte Shearwater pour finalement mieux se retransformer en Okkervil River… Une métaphore de l’ami Will Sheff ?

Note : 8,5/10

À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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