En même temps, on ne peut en vouloir à personne. Une pochette hideuse, un nom de groupe d’une banalité affligeante, un disque divisé en deux parties et flirtant avec la vingtaine de titres, aucun relais dans le milieu de la presse, on ne peut pas dire que Songdog ait réussi à mettre toutes les chances de son côté.
« A wretched sinner’s song » est le quatrième album de ce trio anglais qui ressemblerait presque au projet d’un seul homme tant ses influences lorgnent du côté des plus grands songwritters habitués à travailler en solo. Ainsi on pense à Leonard Cohen, à Bob Dylan évidemment, mais aussi aux plus belles chansons de Jeff Buckley tant Songdog déploie des trésors d’émotion et prend inlassablement aux trippes.
Un accordéon sur « The devil needs you for his squeeze », un violon sur « Owls » un souffle sur « Kim Novak », un accordéon sur « Just another night in Limbo », le moindre instrument ou son est prétexte aux frissons. Les textes, traitant de l’amour dans la première partie du disque et de la rupture dans la seconde, sont d’une rare précision en musique et l’on ne peut être que touché en écoutant des chansons comme « She lets me in by the back door ». Songdog conte des histoires comme si chaque chanson était un court-métrage.
Les instrumentations sont d’une finesse difficilement perfectible, la voix a une personnalité digne des nouveaux grand nom de la folk, à mettre aux côtés de Will Sheff et Jonathan Meiburg, le disque est long mais sans jamais aucune diminution de la qualité. C’est définitivement ce qu’on appelle un chef d’oeuvre, c’est définitivement l’un des disques de 2008. Merci Lyle.
Note : 9/10