THE LIKE – Release Me

Chronique

 

Des robes légères, des fleurs parsemées sur des étendues blanches, de longs cheveux, bruns, blonds, châtains, qui glissent le long des épaules en grandes parties dénudées, des regards qui croquent le temps… la formule, bien qu’éprouvée au point d’être vue et revue, arrive à chaque fois, aidée par les senteurs printanières, à créer un émoi adolescent. Ajoutez à cela la production de Mark Ronson qui n’est pas le dernier lorsqu’il s’agit de maquiller des égéries et vous obtenez un irrésistible parfum aux senteurs de pique-niques au bord des lacs.


Loin de « Are You Thinking What I’m Thinking ? » leur premier album un brin immature, « Release Me » est une sacrée usine à tubes indie pop qui réussissent là où des groupes comme les Pipettes n’arrivent pas à procurer des sensations qui dépassent le cadre de l’attrait physique (« Wishing He Was Dead »). Derrière les bouts de tissus à pois, il y a surtout des couplets/refains d’une évidente fraîcheur qui ne prennent pas des gants lorsqu’il s’agit de balancer du single en moins de trois minutes avec en guise de cadeau d’au revoir de jolis ponts (« He’s Not A Boy »). The Like est ainsi.** Appuyé par une batterie bien moins binaire qu’à l’accoutumée (« Fair Game »), Elizabeth « Z » Berg distille une tendresse suave particulièrement excitante. Espiègle et coquine, elle susurre des histoires qui remettent l’homme à sa place (« In The End »). Avec leur sens de la mélodie sixties spontanée et leurs paroles pleines de malice, on oscille entre une version à guitare de Au Revoir Simone (« Release Me ») et une transposition enjouée de « Virgin Suicide ».


Déjà particulièrement sucré, le gâteau est saupoudré de petits copeaux de noix de coco en forme d’inattendus claviers vintage (« Walk Of Shame »). Oui tout ça est si doux que l’on en finit irrémédiablement à penser à la twee pop de Camera Obscura (« Narcissus In A Red Dress »), et ainsi d’une certaine manière on y retrouve également forcément mes protégés de The School (« I Can See It In Your Eyes »).


He’s not a boy that you can change ? Oui définitivement je suis un garçon faible.

À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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