THE XX – S/T

The XX

Post Pop américaine / 2009. Tout le monde a loué leur incroyable maturité, tout le monde s’est esclaffé devant la finesse de leur mélodie, tout le monde en a parlé comme l’une des révélations de l’année, j’ai préféré prendre mon temps, m’assurer de la longévité, mais maintenant je peux le dire, tout le monde avait pour une fois raison.

Après une sobre introduction qui n’a rien d’artificielle, l’album de The XX débute avec « VCR » une berceuse à la croisée du Velvet Underground et de David Bowie. Une connivence se développe immédiatement avec le groupe comme si ce dernier faisait résonance avec notre histoire, comme s’il avait accès à nos souvenirs. « Crystalised » est bien plus entraînante qu’elle n’y laisse paraître, et là est bien la force du groupe : ne jamais dévoiler trop vite ses secrets.

« Islands » déploie une fine mélodie qui finit par hanter, quelque chose qui s’inscrit durablement dans la tête. « Heart skipped a beat  » est également une belle démonstration du talent du groupe, de sa capacité à créer une pop song parfaite à partir de rien, de son aptitude à mélanger avec perfection timbre masculin et féminin. L’interlude « Fantasy » est un peu vain mais ouvre la voix au post trip hop de « Shelter ».
« Basic Space » est comme cette meilleure amie que vous n’aviez jamais vraiment considérée comme un trésor à protéger, et qui après tant d’années de discrétion, s’illumine soudainement sans prévenir, vous ravissant un peu plus à chaque écoute dévoilant des milliers de subtilités cachées au fond de sa rythmique et de sa chaude ligne de basse. « Infinity » est un classique instantané, un single que vous jureriez composé il y a plus de 20 ans, un single qui vous aurait accompagné tout au long de votre vie. L’apaisant « Night Time » et le mystérieux « Stars » sont également de vrais moments de réconfort, des chansons qu’on écoute seul dans le noir après une harassante journée.
Comme je le disais, tout le monde avait raison.

Note : 8,5/10

À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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