Transmusicales 2011, day 1 – Live Report par Le HibOO

Live report

Cette année, Ricard SA Live Music est partenaire du festival des Transmusicales de Rennes. Pour son édition 2011, nous avons laissé carte blanche à Rod du HibOO pour nous livrer ses impressions et photos de ce rendez-vous incontournable de la musique qui se déroule du 1er au 3 décembre. Retour sur la première soirée du festival.

Michael Kiwanuka, présenté comme un musicien pointu susceptible de rencontrer son public, a réuni une poignée de curieux dans la petite salle de la Cité. Toutefois, hormis Tell Me A Tale, relativement séduisant, son set était au diapason avec le temps présent à Rennes : morose et déprimant. Bien sûr les applaudissements de politesse n’y changeront pas grand chose. Mais soyons cléments : le jeune anglais de 24 ans ouvrait le festival, et il est toujours difficile de trouver écho lorsque le public présent n’est pas encore chauffé comme il se doit.

Michael Kiwanuka – Photo © Rod – Le HibOO

Pause crêpes. 3 crêpes au beurre sucre, un coca light menthe, et quelques polaroids avec de jolies inconnues, et l’on se retrouve dans la même salle pour Bumkin Island. Français de leur état, clairement inspiré par Sigur Ros, The XX et consors, le set de ces autochtones fut pour le moins en dents de scie : si les premiers titres sonnaient comme des tubes évidents exportables à l’international, avec ses sublimes et délicates polyphonies, ses percus viscérales, qui ne sont pas sans rappeler les Bewitched Hands, d’autres titres, en revanche, s’avéreront soporiphiques. L’accueil fut toutefois plutôt chaleureux. Un groupe sans doute à surveiller dans la durée, ce dernier n’ayant à son actif qu’un EP et quelques dates. Un des coups de coeur de cette première soirée.

Bumkin Island – Photo © Rod – Le HibOO

Direction Le Liberté, dont l’espace infini était pour le moins déserté : il faut dire qu’aux alentours de 22h, la pluie battait son plein, et visiblement à Rennes, qui dit pluie, dit pas de sortie :) C’est ainsi que l’on découvrira la première blague de la soirée, Magnifico. Un big orchestra emmené par Robert Pesut, au flegme proche de Slow Joe, mais ne possédant malheureusement point son talent. Sans doute parfait pour animer un mariage dans le Sud de la Sicile, mais à Rennes, l’affaire est tout autre. A moins, bien évidemment, de prendre Magnifico au 17ème degré, voire, vue l’heure avancée, et la position géographique, avoir commencé un régime alimentaire liquide spécifique à la région.

Magnifico – Photo © Rod – Le HibOO

Lewis Floyd Henry, aka mon gros coup de coeur de la soirée. Il faut toutefois être clair : ce mec fait n’importe quoi, gratte n’importe comment, tape complètement à côté de la plaque avec sa grosse caisse. Mais de ce chaos improbable se crée un personnage hallucinogène, captivant et complètement habité. On finit par en rire, ce fameux où on se dit « ahhh mais ce mec il abuse, c’est trop barré », mais au fond, on est là pour être surpris, bousculé, et faire bouger nos idées préconcues. Il ne faut pas oublier l’essence même des Transmusicales. Tentons de nous imaginer, bien des années, comment le public a du percevoir le premier concert Björk. Alors oui, Lewis n’a pas le talent et la musicalité de l’Islandaise. Mais diantre, quel showman !

Lewis Floyd Henry – Photo © Rod – Le HibOO

Capacocha. Une sorte de Boogers en plus sérieux, usitant des mêmes armes : une guitare saturée pour riffs punk, des samples electro en guise de batterie et lignes de basse simplistes, et un jeu de scène qui donne envie de faire l’amour. Voilà, rien d’extraordinaire, mais le show est bien et bien présent. Un véritable cadeau du ciel pour les photographes. Peut-être moins pour le public, qui, séduit par les premières chansons, finira par se lasser de la similitude des tempi envoyés.

Capacocha – Photo © Rod – Le HibOO

On aurait aimé couvrir Christine, qui m’avait totalement séduit et remué les tripes au Rock Dans Tous Ses Etats. Le duo electro rouennais, que l’on peut considérer comme ce qu’aurait toujours du être Justice (à savoir des vrais DJs, et non des mecs qui se planquent derrière une déco tout en balançant des MP3 via Itunes)  a sans doute du éveiller les esprits encore présents.

À propos de l'auteur :
Rod

Fondateur du site du Hiboo reconnu pour la qualité de ses sessions acoustiques filmées, Rod est non seulement l'un des photographes / vidéastes de référence dans l'hexagone, mais aussi le Martin Scorsese des sessions Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2010.

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